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Par osebo-moaka le 7 Janvier 2024 à 20:55Laisse moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l’eau d’une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air.Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! Tout ce que je sens! Tout ce que j’entends dans tes cheveux! Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique.Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, ou l’espace est plus bleu et plus profond, ou l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine.Dans l’océan de ta chevelure, j’entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d’hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense ou se prélasse l’éternelle chaleur.Dans les caresses de la chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d’un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes. Dans l’ardent foyer de ta chevelure, je respire du tabac mêlé à l’opium et au sucre; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l’infini de l’azur tropical;sur les rivages duvetés de ta chevelure je m’enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l’huile de coco. Laisse -moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs.
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Par osebo-moaka le 7 Janvier 2024 à 20:54
Douce et Belle Bouchelette.
Ainsi, ma douce guerrière
Mon coeur, mon tout, ma lumière,
Vivons ensemble, vivons
Et suivons
Les doux sentiers de la jeunesse:
Aussi bien une vieillesse
Nous menace sur le port,
Qui, toute courbe et tremblante,
Nous entraîne chancelante
La maladie et la mort.
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Par osebo-moaka le 10 Décembre 2023 à 16:35Dans la force s'achève ainsi l'année
Avec le vin et les fruits des jardins
Alentour se taisent merveilleuses les forêt
Et du solitaire elles sont les compagnes.
Alors le paysan dit :"Tout est bien "
Cloches du soir longues et calmes
Dispensez pour finir la joie
Une migration d'oiseaux salue au passage.
C'est la saison douce de l'amour
Dans la barque au fil de la rivière bleue
Comme s'aligne, belles, image après images
Cela, dans la paix et le silence, c'est couché.
George Tralk
poète Autrichien 1887-1914.
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Par osebo-moaka le 28 Juin 2022 à 10:18
Deus quer, o homem sonha, à obra nasce.
Deus quiz que terra fosse toda uma,
Que o mar unisse j a nao separasse,
Sagrou-te, e foste desvendando a espuma,
Et a orla branca foi de iha em continente
Clareou, correndo, até fim do mundo,
E vieu-se a terra inteira de repente
Surgir, redonda, do azul profundo.
quem te sagrou creou-te portuguez.
Do mar e nos em ti nos deu signal,
Compriu-se o Mar, e o imperio se desfez.
Senhor, falta cumprir-se Portugal!Fernando Pessoa.
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Par osebo-moaka le 28 Juin 2022 à 10:07Commence le pleur de la Guitare,
De la prime aube ,
les coupes se brisent,
Commence le pleur
De la guitare.
Il est inutile de la faire taire,
il est impossible
De la faire taire.
C'est un pleur monotone,
Comme le pleur de l'eau,
comme le pleur du vent
Sur la neige tombée.
Il est impossible
De la faire taire,
elle pleure sur des choses
Lointaines.
Sables du Sud brûlant
Qui veut de blancs camélias,
Elle pleure la flèche sans but,
Le soir sans lendemain
Et le premier oiseau mort
Sur la branche.
ô guitare!
ô coeur à mort blessé
par cinq épée.
Federico Garcia Lorca.
Poète Espagnol, 1898-1936.
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Par osebo-moaka le 28 Juin 2022 à 09:57Ce soir, si tu veux,
Nous irons à la mer
pour compter les étoiles.
Ce soir,
Si l'odeur de la mer nous enivre,
Nous monterons vers cet horizon
Nous jouerons comme des enfants avec l'eau
Et si la Lune se dévoile,
Nous irons cueillir un à un
Ses reflets colorés,
Nous irons les laver,
Puis d'un seul coup les libérer.
Et s'il n'est pas trop tard,
Si le soleil n'est pas encore levé
Tu pourras, si tu veux
poser ta tête sur mon corps
Et je te prendrais dans mes bras,
Et ma poitrine mouillera tes cheveux,
Et je te bercerai sur l'eau,
Si tu veux.
Adrian Grima
Poète Maltais
né en 1968.
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Par osebo-moaka le 25 Mars 2022 à 08:56Aux arbres.
Vous qui êtes effacés sur son passage
Qui avez refermé sur elle vos chemins,
Impassibles garants que Douve même morte
Sera lumière encore n'étant rien.
Vous fibreuse matière et densité,
Arbres, proches de moi quand elle s'est jetée
Dans la barque des morts et la bouche
serrée
Sur l'obole de faim, de froid et de silence.J'entends à travers vous quel dialogueelle tente.
Avec les chiens, avec l'informe nautonier,
Et je vous appartiens par son cheminement
A travers tant de nuits et malgré tout
Ce fleuve.
Le tonnerre profond qui roule sur vos branches,
Les fêtes qu'il enflamme au sommet de l'été
Signifient qu'elle lie sa fortune à la mienne
Dans la médiation de votre austérité.
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