• Yves Bonnefoy.

    Aux arbres.
    Vous qui êtes effacés sur son passage
    Qui avez refermé sur elle vos chemins,
    Impassibles garants que Douve même morte
    Sera lumière encore n'étant rien.

    Vous fibreuse matière et densité,
    Arbres, proches de moi quand elle s'est jetée
    Dans la barque des morts et la bouche

    serrée
    Sur l'obole de faim, de froid et de silence.
    J'entends à travers vous quel dialogue
    elle tente.
    Avec les chiens, avec l'informe nautonier,
    Et je vous appartiens par son cheminement
    A travers tant de nuits et malgré tout
    Ce fleuve.
    Le tonnerre profond qui roule sur vos branches,
    Les fêtes qu'il enflamme au sommet de l'été
    Signifient qu'elle lie sa fortune à la mienne
    Dans la médiation de votre austérité.
    « André Pieyre de Mandiargues.Sonnet a Menine. »
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