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Irradiés pour la patrie. histoire
Gérard Dellac effectue à Reggane, dans le Sahara algérien, son service militaire au sein du 620e groupement des armes spéciales. Reggane, c’est le lieu retenu par l’armée pour tester Gerboise Bleue, la première bombe nucléaire française. Le 13 février 1960, après l’explosion, un officier lui demande de le conduire sur le site ou la bombe a explosé quelques heures plus tôt. But de la mission: y planter un drapeau tricolore. De retour à Reggane, un examen au compteur geiger révèle qu’ils ont été contaminés. Ils son conduit à la douche, mais pas à l’infirmerie. En 1991, Gérard Dellac est diagnostiqué avec un cancer de la peau. Des Gérard Dellac, il y en a eu des centaines, peut être des milliers. Tous avaient une vingtaine d’années. La patrie les appelait sous les drapeaux. Quand ils ont appris que c’était pour le Sahara et non le bled algérien, ils se sont dit qu’ils allaient voir du pays et qu’ils étaient des privilégiés. Ils ignoraient simplement que des décennies plus tard, certains le paieraient de leur santé et de leur vie. La décision de doter la France de l’arme atomique est prise en 1954 par Pierre-Mendès- France. Pas question pour notre pays de se voir supplanté par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou l’Union-Soviétique.Le Général de Gaulle » se montre impatient », selon ceux qu’il a côtoyé à l’époque: non seulement la france doit accélérer ses recherches, mais celle-ci doivent être conduites en » grandeur réelle ». Le Commandement interarmées des Armes spéciales est chargé de créer un champ de tir. Il opte pour le site de Reggane, au centre du Sahara et à sept cent kilomètres sud de Colomb-Béchar. A l’époque, Reggane est une ville de huit mille habitants. Les essais auront lieu au sud de la ville. Au total, vingt quatre mille hommes y séjourneront. Le 13 février 1960, la Direction des application militaires, qui dépend du CEA, fait exploser Gerboise Bleue près de Reggane, dans le désert algérien. Il y aura trois autres explosions, toutes effectuées en plein air à partir d’une tour:Gerboise Blanche le 1er avril 1960, Gerboise rouge le 27 décembre 1960 et Gerboise verte le 25 avril 1961. Ces essais en atmosphère ont été » très polluant » comme le reconnaît un rapport sénatorial de 1977. Selon le physicien Yves Rocard qui assistait à ces expériences, les explosions » eurent lieu à cent mètres d’altitude, la moitié supérieure de la boule de feu orienté vers l’air libre et la moitié inférieure vers le sol tout proche ». Un document du CEA de 1960 révèle, dès les deux premiers essais, » l »existence d’une zone contaminée de cent cinquante kilomètres de long environ ». Le CEA a d’ailleurs informé son personnel qui participe à l’opération Gerboise Bleue des conditions dans lesquelles il peut entrer et sortir de la zone des essais, qui est qualifiée de » contaminée ». Des précaution devront être prises. Et pourtant… Originaire du nord de la France, Jean-Claude Egginton est resté deux ans à Reggane. » A mon retourn confiait-il le 24 juillet 2002 à La Voix du Nord, j’ai commencé à avoir des problèmes de santé: des plaques et des démangeaison surtout sur les jambes, un état de fatigue chronique, et puis, j’ai été opéré d’un cancer du rein. » Son dossier médical de l’époque ne mentionne aucun relevé des doses reçues.à suivre: non de code Hippocampe…
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