• Le Lion et la Licorne.

    Cette histoire a longtemps existé sous forme orale avant d'être intégrée au ! Par Gautier de Châtillon à son épopée l'Alexandreide, poème en Latin racontant les exploits d'Alexandre le Grand.

    L'inimitié entre le lion et la licorne remontait si loin qu'aucun des deux ne se rappelait ni quand ni comment elle avait commencé.

    A chaque rencontre, ils se mesuraient l'un l'autre, physiquement ou verbalement. Cependant, avec les années, ils perdirent chacun de leur vigueur.

    Le souffle était plus court et les membres moins agiles. Un jour le lion, exagérant sa décrépitude, se traîna jusqu'à l'endroit ou habitait la licorne. "

    "Faisons une trêve, suggéra le fauve d'une voix chevrotante. Me voici devenu inoffensif

    .- Qu'attends-tu de moi? Demanda l'équidé, méfiant, apercevant le trouble dans les yeux de son ennemi.

    - Je viens à toi, répondit le lion, parce que ma fin est proche. Avant de mourir, je tiens à prendre congé de mon épouse, une vieille lionne établit dans le désert.

    Je ne pense pas y arriver à temps sans un bâton pour m'appuyer. Veux-tu me prêter ta corne? Solide et à ma taille, elle m'aiderait énormément.

    Je m'engage à te la rendre dès que j'aurai fait mes adieux à ma femme." Affectant alors une immense tristesse, le rusé parvint à verser une larme.
     

    " Peut-être des ennemis jurés peuvent-ils devenir les meilleurs amis du monde..." dit-il alors en s'essuyant les yeux d'une patte fatiguée.

    Emue jusqu'à la moelle comme l'espérait le fauve, l'innocente se laissa fléchir. Hélas! Dépourvue de cet appendice, une licorne n'est plus qu'une blanche jument avec, pour seules armes, sa célérité et la dureté de ses sabots.

    Dès que le lion disposa du tranchant instrument, il se jeta sur sa bienfaitrice et le lui enfonça dans le flanc. Terrassée, pantelante, la pauvre bête murmura dans un souffle:

    ' Ta malhonnêteté dépasse ta cruauté! Comment oses-tu récompenser de la sorte ma noblesse de coeur?

    -Idiote! rétorqua l'assassin avec un rire mauvais. Ignorais-tu qu'épargner la vie de ses adversaires présentait des risques? Apprends que les beaux gestes ne servent à rien entre ennemis héréditaires.


    - Et toi, rappelle-toi que le vainqueur est celui qui s'en tire avec dignité" répondit la licorne afin de ne pas être en reste. Puis prenant à témoin les quatre points cardinaux, elle prononça ses ultimes paroles d'une voix magnifique:


    " Ma chute s'explique par une trêve fallacieuse. L'honneur est sauf." Pourtant, comme elle expirait, le lion rugit le mot de la fin:

    " Si tu veux la paix, prépare la guerre, dit-on. Se protéger est un devoir, même quand l'ennemi semble diminué."Le Lion et la Licorne.
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