• Rue des boutiques abandonnées,

    Rue des boutiques abandonnées, pas l'ombre d'un client, qu'un silence obstiné, feutrant la rue désertée. Mais, voila qu'un tumulte fait frémir cette rue qui ne voulait qu'une seule chose, vivre à nouveau.

    La rue est étroite, qu'importe. Les engins s'engouffrent les uns derrière les autres. Un homme se détache de cette invasion, son téléphone visé à l'oreille_il semble parlé tout seul. Sa tête branlotte, ses mains miment ce qu'il compte faire,un sourire fleurit sur ses lèvres.
    Un vrombrissement, il se tourne vers ce bruit qui le dérange. Il incline la tête, son sourire vient de disparaître. Qu'importe,il parviendra à faire ce qu'il rêve de faire et si cette demoiselle n'est pas satisfaite, qu'elle se débrouille toute seule. Pour  lui l'affaire est dans le sac.

    Il va remboursé sa dette, le banquier était très satisfait, pensez donc...trois magasins abandonnés, achetés par un groupe réputé. une belle affaire pour le quartier et peut-être bien d'autres ventes à venir qui sait!


    La demoiselle! C'est moi, Natacha Plavka, 28 ans, future patronne du "Triple Zéro"
    Bar, boîte de nuit, salle de jeux. Lui! l'homme qui me jette un regard froid, c'est Hector Belouvdo architecte au caractère bien trempé...avouant sans fard qu'il est le seul à décider comment rendre ce futur lieu plus qu'acceptable.

    Eh oui, l'égo démesuré...il l'a aussi! Il oubli juste une toute petite chose, l'argent, le flouse,l'oseille, le gogotin il n'en a pas...alors il va falloir remettre son égo dans sa poche et tenir celle-ci bien fermée. il vient de raccrocher, à  qui parlait-il?

    Je pose mon casque, je tire sur mon cuir, je m'avance vers lui. S'il croit me battre froid et faire tous ce qu'il veut,il va déchanter. J'ai bien vue le matériel  là encore,il a vue bien trop grand avec cette rue étroite_comment va t'il faire? Il faut cassé certes, débarrassé aussi et là...je pense qu'il n'a pas anticipé; à moi de le lui mettre la puce à l'oreille, moi j'ai un impératif...j'ouvre dans deux mois alors Monsieur je fais comme je le sent...il va y avoir du poil d'arrachés et pas les miens!



    Il se tient prêt, ses épaules, son buste gonflés, arrogant, bien.
    _Hello Monsieur Belouvdo. Vous voyez grand non! Comment comptez_vous déblayer? A son air je vois qu'il ne comprend pas. Je lui explique. Il marmonne, se ferme, me tourne le dos, va voir le chef de chantier qui a l'air de lui faire comprendre que l'erreur vient de lui.
    Plusieurs engins font demi-tour avec bien des difficultés sous mon air goguenard  ce qui, l'énerve encore plus cet imbécile. Pourquoi Papy a t-il voulu de lui? Cela m'échappe  encore. Oh! j'ai bien une idée. Encore un qui doit un gros paquet à Papy...alors, j'ai un architecte gratos pas sûre là encore que ce soit une belle option.


    Je fais celle qui n'est pas au courant._Monsieur j'ai ici les documents que vous devez signer, ils ne peuvent attendre Grand-père en a besoin pour sortir les fonds. Il blêmit oui da j'ai tout bon. Je le fixe et d'une voix dure je lui dit:" trois mois Monsieur Belouvdo, ne l'oubliez pas,la déco comprise.



    Ma moto rugit. Deux mois plus tard. Un appel de Belouvdo. Il a soit-disant presque fini et désir mon accord pour la fin de déco.

    Non mais qu'est ce qu'il n'a pas encore compris cet idiot? Je file vers mon futur bar, ma moto avale les kilomètres,je fais attention à la limitation de vitesse car depuis qu'il y a des travaux, les vas et vient on semble t'il motivés les...vous voyez bien de qui je parle n'est ce pas!


    A peine arrivé, je sais qu'il y a un gros problème. Deux boutiques vont ouvrir avec mon bar sauf que ces boutiques, ne vont vraiment pas avec style, un magasin de lingerie fine ça passe,mais une brasserie à côté d'un bar ,ça, ça la fout mal. Papy va pas être content. mon regard tombe sur ma propre devanture.

    J'ai envie de hurlée. La façade est rose bonbon, les fenêtres et la porte sont couleur caramel, les rideaux eux sont crème  de plus, il a écrit en grosses lettres noires:" La meilleure pâtisserie Russe- Dégustation, Salon de thé".

    J'ai envie de le tuer. Un sourire béat éclair sa face de singe attardé. Il jubile, il vient de saboter une extraordinaire idée. Je lui ai fait confiance , Papy aussi et c'est ça qu'il me livre au bout de deux mois et demi? Mon sourire crispé  lui  fait croire que tous va bien.

    Je m'approche de lui, mon poing contre ma cuisse,un sourire faux sur mes lèvres ce qui le surprend. Il ne réagit pas assez vite,mon poing le frappe au niveau de l'oeil et du nez. J'y ai mis toute ma force de combattante. Il titube, j'appel Papy. Il rit si fort que j'éloigne mon portable. Son rire ne me plaît pas du tout.

    Il a bien du mal à se contenir. Belouvdo me bat froid. Grand-père finit pas se contenir mais riant à moitié, il me souhaite un "Joyeux anniversaire ma chérie". Je claque mon portable. J'ai quinze jours pour avalée cette pilule.

    Je comprends mieux les autres boutiques. La rue va vivre à nouveau, les autres commerces vont redevenir vivant. Le seul hic! La boutique de lingerie fine...c'est pas le style de la rue mais bon...il faut de tout pour bien vivre non! y.l.
    Sur une idée de Pascale Perrat.
     
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