• Sonnet a Menine.

    Ménine aux yeux dorés, au poil doux, gris et fin,
    La charmante Ménine, unique en son espèce;
    Ménine, les amours d'une illustre Duchesse
    Et dont plus d'un mortel enviait le destin.
    Ménine, qui jamais ne connut de Menin,
    Et qui fut de son temps des chattes la Lucrèce
    Chatte pour tout le monde, et pour les chats, tigresse;
    Au milieu de ses jours, en a trouvé la fin.

    Que lui sert, maintenant, que dédaigneuse et fière
    Jamais d'aucu Matou, sur aucune gouttière,
    Elle n'ait écouté les amoureux regrets!

    La Parque étend ses droits sur tout ce qui respire
    Et de ne rien aimer tout le fruit qu'on retire,
    C'est une triste vie, et puis la mort après.

    Joachim Du Bellay.
    « Yves Bonnefoy.Le Chat. Charles Baudelaire. »
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