• Celui n'est pas heureux qui n'a ce qu'il désire,
    Mais bienheureux celui qui ne désire pas
    Ce qu'il n'a point: l'un sert de gracieux appas
    Pour le contentement et l'autre est un martyre.

    Désirer est tourment qui brûlant nous altère
    Et met en passion; donc ne désirer rien
    Hors de notre pouvoir, Vivre content du sien
    Ores qu'il fut petit, c'est fortune prospère.

    Le désir d'en avoir pousse la nef en proie

    Du corsaire, des flots, des roches et des vents
    Le désir importun aux petits d'être grands,
    Hors du commun sentier bien souvent les dévoie.
    L'un poussé de l'honneur par flatteuse industrie

    Désire ambitieux sa fortune avancer;

    L'autre se voyant pauvre à fin d'en amasser
    Trahit son Dieu, son Roi, son sang et sa patrie.
    L'un pipé du Désir, seulement pour l'envie

    Qu'il a de se gorger de quelque faux plaisir,
    Enfin ne gagne rien qu'un fâcheux déplaisir,
    Perdant son heur, son temps, et bien souvent la vie.

    L'un pour se faire grand et redorer l'image
    A sa triste fortune, époint de cette ardeur,
    Soupire après un vent qui le plonge en erreur,
    Car le désir n'est rien qu'un périlleux orage.

    L'autre esclave d'Amour,désirant l'avantage
    Qu'on espère en tire, n'embrassant que le vent,
    Loyer de ses travaux, est payé bien souvent
    D'un refus, d'un dédain et d'un mauvais visage.

    L'un plein d'ambition, désireux de paraître
     Favori de son Roi, recherchant son bonheur,
    Avançant sa fortune, avance son malheur,
    Pour avoir trop sondé le secret de son maistre.

    Désirer est un mal, qui vain nous ensorcelle;
    C'est l'heur que de jouir, et non pas d'espérer:
    Embrasser l'incertain, et toujours désirer
    Est une passion qui nous met en cervelle.

    Bref le Désir n'est rien qu'ombre et que pur mensonge,

    Qui travaille nos sens d'un charme ambitieux,
    Nous déguisant le faux pour le vrai, qui nos yeux
    Va trompant tout ainsi que l'image d'un songe.
    ( Les pierres Précieuses 1756).

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  • J'accepte l'âpre exil, n'eût-il ni fin ni terme,
    Sans chercher à savoir et sans considérer

    Si quelqu'un a plié qu'on aurait cru plus ferme,
    Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer.

    Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis!
    Si même ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla;
    S'il en demeurer dix, je serai le dixième;
    Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là!

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  • " Vous serez au foyer une vieille accroupie
    Regrettant mon amour et votre fier dédain.
    Vivez, si vous m'en croyez, n'attendez à demain

    Ronsard.

    Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie."

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  • Morceau tiré des rayons et des Ombres. C'était l'été. Vers l'heure ou la lune se lève, Par un de ces beaux soirs qui ressemblent au jour Avec moins de clarté, mais avec plus d'amour,

    C'est dans ces moments - là que le jardin paisible, La broussaille ou remue un insecte invisible, Le scarabée ami des feuilles, le lézard Courant au clair de lune au fond du vieux puisard. La faïence à fleur bleue ou vit la plante grasse,

    C'est dans ces moments-là, comme je vous le dis, Que tout ce beau jardin, radieux paradis, Tous ces vieux murs croulants, toutes ces jeunes roses, Tous ces objets pensifs, toutes ces douces choses, Parlèrent à ma mère avec l'onde et le vent, Et lui dirent tout bas:" laisse nous cet enfant!

    " Laisse nous cet enfant, pauvre mère troublée! Cette prunelle ardente, ingénue, étoilée, Cette tête au front pur qu'aucun deuil ne voila, Cette âme neuve encor, mère, laisse-nous-la!

    Laissez-nous cet enfant! nous lui ferons un coeur Qui comprendra la femme; un esprit non moqueur, Ou naîtront aisément le songe et la chimère, Qui prendra Dieu pour livre et les champs pour grammaire,

    Ainsi parlaient, à l'heure ou la ville se tait, L'astre, la plante et l'arbre, et ma mère écoutait.

    Enfants! Aimez les champs, les vallons, les fontaines, Les chemins que le soir emplit de voix lointaines, Et l'onde et le sillon, flanc jamais assoupi, Ou germe la pensée à côté de l'épis. Prenez-vous par la main et marchez dans les herbes; Regardez ceux, qui vont liant les blondes gerbes;

    Epelez dans le ciel plein de lettres de feu, Et, quand un oiseau chante, écoutez parler Dieu.

    Victor Hugo...

     

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  • Je me lamente sur le sable fin,
    Poudre blonde qui coule
    lentement de mes mains.
    Froide saison et pourtant
    mes pas incertains me
    conduisent toujours vers

    ton sombre chemin.

    Je me fustige dans ma douleur,
    Je ne perçois pourtant rien qui 
    pourrait comblé mon  pauvre coeur.
    Je lève mes mains si fines ,
    si fragile et j'attends.
    J'attends ce lendemain que certains

    chantent de leurs si belles voix.


    Vantant le renouveau du corps ,
    du coeur, et  de l'esprit.
    Espièglerie du destin, rien ne vient...
    Mon désir de vide se fait immense
    et je lève mon visage baignée de
    larmes amères et je scrute l
    es doux nuages,

    qui laissent entrevoir un fond de ciel bleu

    et ce bleu de ciel, hante mon regard,
    sublimant  le tout  et chassant
    le noir du désespoir.

    Coule sable fin... lentement entre mes mains...

    Je reviendrais un jour ou l'autre,
    quand mes pas incertains,
    me mèneront de nouveau
    vers ton havre pour me donner
    de nouveau la force de
    vaincre mes propres démons.
    Chante, sable fin,
    toi qui coule lentement
    entre mes mains.

    Y-L

    Je me lamente...

     

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  • Les Baobabs.
    Ils ont tout vu:
    le meilleur comme le pire...
    C'est pourquoi aujourd'hui,
    dans leur sagesse tortueuse,

    ils ne sont ni surpris ni inquiets de ce
    qui se déroule sur le continent le plus malmené.
    Ils ont connu les flux et les reflux de l'histoire.
    Ils savent qu'aucun Etat n'est permanent.
    Ils sont convaincus que l'Afrique n'est pas
    aussi fragile qu'elle ne le paraît parfois.
    L' Afrique changera.
    Son peuple sera fort.
    Nkosi sikele Africa.
    Que Dieu soit avec l'Afrique.
    Ye mre bé bà bio.
    yes Notre jour viendra.

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